Pascal Robalgia s'est laissé aller à quelques indiscrétions sur son activité, sa personne et ses projets. Interview qui permet de mieux connaitre le galeriste né en 1955... 



Quelle est votre actualité ?
Pascal Robaglia : « Mon actualité immédiate est une invitation à l’île Maurice par l’association des artistes et créateurs mauriciens. J'ai été invité afin de rencontrer les artistes du pays et découvrir leurs créations pour que soient éventuellement confié à la galerie Gilbert Bard des œuvres pour les distribuer en France ou en Europe. Départ lundi (aujourd'hui ndlr) et retour en fin de semaine. 
Il est certain que la tendance est à la découverte de nouveaux arts brut et d’artistes venant de divers horizons géographiques et culturels.
La suite de l’actualité de la galerie sera probablement liée à Banksy. En effet un gros collectionneur va charger la galerie de la commercialisation, hors ventes publiques, d’une oeuvre majeure du Maitre.
L’actualité future de la galerie sera liée au peintre Gully et à la grande exposition de New-York qui aura lieu en janvier. La galerie est toujours l’un des principaux représentant de Gully et est en passe de devenir le meilleur ambassadeur du peintre, en terme de ventes.
Enfin la recherche actives de belles œuvres de Robert Combas ou de peintre de la réalité narrative comme Fromanger, Monory, Levée ou Erro continuera ardemment .

Il y a 200 galeries en région parisienne, pourquoi la galerie Bard est-elle unique ?
Pascal Robaglia : La galerie Gilbert Bard c’est « l’art à domicile » sans charges de locaux, d’expositions propres ou de personnel. C’est en quelques sorte la galerie low-cost mais avec une très forte exigence en termes picturaux et de sélection des œuvres. La galerie a comme marque de fabrique d’offrir de beaux tableaux à des prix parmi les plus bas du marché.


Comment caractériseriez-vous votre offre ?
PR : Notre offre se caractérise par le suivi d’un grand peintre en devenir, Gully, maître de « l’appropriationisme ». la recherche d’œuvres de qualité appartenant à des collections privées, par conséquent inconnues du marché et des listes internet comme Artprice et la vente de ces œuvres avec des marges réduites donc des prix très attractifs. La plupart des galeries multiplient leurs prix d’achat par 2 ou 2,5, parfois même 3; la galerie Gilbert Gilbert Bard, grâce à l’absence de charges, marge entre 10 et 15 %.



Pourriez-vous nous en dire plus sur cette vocation qui vous anime ?
PR : Notre vocation est l’amour de l’art et le bonheur de jouer à ce jeu que représente une diffusion « intelligente »de l’art de qualité.
Notre plus grand bonheur est de voir les clients heureux de leurs acquisitions, et non de leurs achats. Car un achat est une dépense, alors qu'une acquisition est un investissement qui peut rapporter gros et dont le client empoche les dividendes de plaisir tous les matins en vivant avec ses tableaux. 
Enfin la diffusion et la renommée grandissante d’un peintre, comme Gully, attaché à la galerie, est une source de joie et de satisfaction supplémentaire.

Qu'est-ce qui vous touche le plus dans ce métier ?
Pascal Robaglia : Ce qui me touche le plus dans mon métier c’est, d’une part, l’émotion ressentie devant une oeuvre de qualité. Puis, d’autre part, c'est la joie de l’acquéreur au moment ou il reçoit son acquisition et l’accroche à son mur. Surtout lorsqu’il a des étoiles dans les yeux ! 



Pensez-vous continuer encore longtemps ?
PR : Ce métier est tellement palpitant, passionnant et enthousiasmant que j’espère pouvoir encore l’exercer le plus longtemps, et le plus tard possible !

Quel est votre artiste coup de cœur en ce moment ? 
PR : Je suis passionné par les artistes de l’Urbain-Art (ou street-art ndlr). De Basquiat à Banksy, jusqu'à Yann Muller, en passant par des artistes comme Jonone, Gudmundur Erro M. Le Chat, Fénix et bien sûr notre peintre en titre, Gully...
Les peintres de génie ou même de talent sont si nombreux dans notre domaine qu’il n’est pas possible de les énumérer tous. Je citerai quand même Basquiat, Buffet, Soulage ou Combas, le grand Robert Combas.



Quelles recommandations feriez-vous à des personnes qui souhaitent investir dans l'art ?
 PR : Pour acheter une oeuvre d’art, la seule attitude qui vaille c’est d’acheter « ce qui vous plait » !



Comment définiriez-vous un bon galeriste ? 
Pascal Robaglia : Un bon galeriste doit rechercher et trouver ce qui pourra plaire au client tout lui donnant de bons conseils en terme picturaux et financiers. Ainsi le bon galeriste saura gagner et conserver la confiance de ses clients, vendre de l’art c’est créer et entretenir des habitudes à long terme.
Et puis un bon galeriste doit avoir « un œil » pour trouver les bonnes pièces, savoir choisir la bonne pièce avant une éventuelle présentation à un prospect. Cette pré-sélection est essentielle dans le métier de galeriste.
J’ajouterai que l’une des  forces d’un bon galeriste c’est aussi le refus. A ce sujet il faut parfois être sans pitié.



Pensez-vous qu'Internet puisse impacter le travail du galeriste ?
PR : Internet est un cancer pour nous car il financiarise l'art en tuant la beauté et le bonheur qui lui sont liés, notamment en diffusant systématiquement et de façon imbécile les résultats des ventes publiques. Internet fabrique, avec l’art, des produits financiers hyper-discutables.
Par ailleurs internet permet la diffusion des œuvres au monde entier avant de les « cramer », en ce sens c'est un bien qui peut devenir vite un mal.

En quoi le marché de l'art a t-il changé depuis vos début ?
PR : Le marché de l’art a changé ces dernières années en raison de sa financiarisation et d’une ignorance grandissante des clients. Autrefois il y avait beaucoup plus de vrais amateurs d’art, de collectionneurs et de connaisseurs.



Comprenez-vous certaines critiques ("même un enfant pourrait le faire") émises contre l'art 
contemporain ?
PR: « Même un enfant pourrait le faire » est la critique facile des ignorants et des jaloux. Si un enfant pouvait peindre un Picasso, un Basquiat, un Soulage ou un Poliakoff, cela se saurait !


Si vous deviez recommander un endroit pour découvrir de l'art...
PR : L’art se découvre dans les musées, les expositions et chez le galeriste qui aura su gagner et entretenir votre confiance.



Quel est, selon vous; l'artiste à acheter aujourd'hui - sans entrer dans des critères de goût ?
Pascal Robaglia : Gully est bien évidement l’artiste à acheter en ce moment ! (Evidemment sans parti pris). Regardez ses côtes et ses ventes ! Une de ses huile sur toile s’est vendue le 23 octobre dernier 59.500,00 € chez Aguttes à Drouot et pour l’expo de New-York les prix seront supérieurs à 60.000,00 U.S.$.
Il faut préciser que jusqu’à présent la galerie a toujours vendu les toiles de Gully en-dessous de 20 K€.



Avez-vous d'autres passions qui vous animent ?
PR : J’ai bien sur d’autres passions assez éloignées de la peinture; la montagne, ski et alpinisme, et la plongée bouteille. Mais c’est une autre histoire... »






          Gully : l'artiste qui monte !


Gully est un artiste français issu du street art. Il réalise ses premiers graffitis dès 14 ans, alors au collège. D'abord inconnu, ses tags commencent à faire parler. Il se fait remarquer en utilisant notamment les transports en commun, tels que le RER C, comme support pour son art.

Son travail s'inspire du mouvement appelé "appropriation". C'est un art conceptuel des années 70 et 80 dont les artistes Rickard Pettibone ou MIke Bidlo ont influencé Gully. Passé de la rue à la toile, Gully développe une démarche qui intègre des références marquées à l’histoire de l’art. S'il ne se dit pas street artist, il reconnaît volontiers l'influence du street art dans ses œuvres... Un mélange qui séduit de plus en plus de monde, dont Pascal Robaglia !





Commentaires